Luigi Cherubini (1760-1842), admiré par Beethoven, ayant influencé Brahms, Schuman, Berlioz ou Wagner est aujourd’hui assez injustement méconnu. Ce fut pourtant un musicien important de son époque, ayant eu une carrière exceptionnellement longue puisque ses premières œuvres furent composées à l’époque de Mozart tandis que son dernier Requiem est contemporain de celui de Berlioz. Berlioz est sans doute en partie responsable de cet oubli, puisqu’il s’opposa au vieux maître austère et un peu dépassé qui lui avait pourtant ouvert la voie, faisant la transition entre la période classique et ce qui devint le romantisme français.

Cherubini fut aussi l’homme de son époque, période aussi créative musicalement que difficile politiquement. Formé en Italie, il connut le succès à Florence, Turin et Londres puis s’établit à Paris où il se maria, fut successivement musicien pour le théâtre de Monsieur, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII, auteur d’opéras à succès pendant la Révolution (dont Médée, rendu inoubliable par la Callas), professeur au Conservatoire dès sa création. Parti à Vienne, rencontrer Beethoven et faire connaître ses derniers opéras, il en fut ramené par Napoléon qui, s’il ne l’appréciait pas forcément, savait qu’il avait besoin de musiciens de haut niveau pour former les jeunes musiciens. A la Restauration, il devint surintendant de La Chapelle du Roi, écrivit le Requiem de Louis XVI et les messes de couronnement de Louis XVIII puis de Charles X. Il assura la direction du Conservatoire, exerçant une influence importante sur toute une génération de compositeurs.

Son enterrement au cimetière du Père Lachaise, en 1842, donna lieu à des funérailles nationales.

 

Contrairement à la suivante, écrite pour Charles X, la Messe pour le Couronnement de Louis XVIII ne fut pas jouée à l’époque, le roi ayant préféré se passer d’une cérémonie de sacre qu’il estimait inutile voire néfaste pour son image de réconciliateur. Cette œuvre révèle pourtant l’extraordinaire art de la composition de Cherubini, ainsi que Riccardo Muti l’avait exprimé : « Dans ces œuvres souvent monumentales, apparaît un compositeur extrêmement cultivé et néo-classique – un architecte de la composition... D’abord la beauté de sa musique peut sembler froide, mais il y a un feu intérieur qui est constamment sous contrôle».

 

Chœurs en Grésivaudan sera heureux de partager avec vous cette œuvre magnifique, lors de 3 concerts donnés à Crolles, Grenoble et Brignoud en Novembre et Décembre de cette année.

 

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